Lima, capitale du Pérou... Ville tentaculaire de plus de 8 millions d'habitants. C'est une ville aux multiples facettes qui donne sur la côte pacifique.
Le quartier de Miraflores, où l'ONG « Estrategia » a ses bureaux et ou nous logeons, est LE quartier commercial de Lima, un des plus modernes et hupés de la ville. Des grands axes avec une circulation folle, des buildings de 15 étages, des magasins de mode, des supermarchés, pharmacie, cinémas... Une énorme zone commerciale, Larcomar, est construite sur la falaise avec une vue imprenable sur la mer... C'est le quartier des affaires, « sûr », c'est là qu'on trouve logés tous les touristes.
Le centre historique, à une dizaine de kilomètres de Miraflores vers l'intérieur, c'est là où il y reste tous les anciens bâtiments construit par les colons Espagnols à partir du XVIe siècle. Autour de la « Plaza de arma », on trouve la cathédrale, le palais du gouvernement, des musées diverses et variés...
Il y a aussi le quartier de Barranco, quartier sympathique, avec un esprit un peu bohème. Auparavant, c'était un village des environs de Lima, et l'on peut encore sentir cet esprit de petite communauté, de par son urbanisme et ses habitudes. Comparable par l'atmosphère à Montmartre. Bon, nous n'y sommes passés qu'une soirée, mais c'est un petit quartier sympathique. Le pont aux soupirs, ou tout les amoureux vont s'embrasser, chez Juanito, un café bar ou on mange du jambon à tomber par terre...
Ces petits quartiers comme celui de Barranco sont les villes d'autrefois. Aujourd'hui, la ville à comblé tous les interstices entre ces petits centres urbains, les englobant pour fabriquer une enorme machine. Enorme machine pagaillle, dans laquelle pousse toutes sortes de petits et grands champignons. Des buildings dans les centres importantes, dans les quartiers populaires des petites maisons rehaussées par les migrants, s'inspirant de tous les modèles qu ils ont pu croiser auparavant. Certains trouvent ces habitations bien kitches, d'autres les presentent comme un nouveau style, une culture emergente bien interessante, marquée par une architecture, une musique, un mode de vie particulier, issue du métissage, des mélanges d'influences. Dans ces quartiers populaires qui étaient autefois extrêmement pauvres, on dit que les trois principales sources de revenus sont le commerce informel, l'argent envoyé par le membre de la famille immigré, et l'argent de la drogue...
Cela dit, les quartiers très pauvres ne cessent pas d'exister pour autant. Tandis que certains commencent a s'organiser et à être entendus par le gouvernement, d'autres naissent, simplement un peu plus loin, repoussant les portes de la ville. Lima étant un désert coincé entre la mer et la montagne, ses deux principales portes sont le nord et le sud, et la traversée d'un bout à l'autre prend bien 4h en microbus. L'organisation du transport est un bazarre sans nom...
Lima est une ville qui a énormément grandi et qui continue de croître. Il y a eu et il y a toujours un exode rurale très massif. Une quantité impresionante de Peruviens, venus des Andes, de la côte pacifique ou de la jungle viennent à la capitale en quête d'un avenir meilleur. En effet, dans leur région d'origine, il manque de soins, de route en bon état, de service scolaire, de terre cultivable... Malgrè son environnement austère, Lima reste un espoir, une terre acceuillante pour beaucoup de Peruviens.
Et pourtant, Lima n'est pas une ville qui au premier abord pourrait apporter du mieux dans leur niveau de vie ! C'est une ville construite dans un désert de sable... hormis certaines rivières, aujourd'hui pollués par des montagnes de detritus, le paysage n'est constitué que de dunes de terre extrèmement sableuse à perte de vue... Ce qui rend très compliqués l'agriculture, l'élevage, et même la fabrication de briques pour la construction d'une maison la plus simple possible...
Si la côte pacifique péruvienne est un désert, c'est parce qu'elle est baignée par un courant marin froid, l'Umbolt, qui apporte à la ville une masse nuageuse froide stationnaire pendant tout l'hiver Peruvien, d'avril à décembre. Ces nuages cachent le soleil et font descendre les température sous les 10 degrés... C'est froid, gris et triste. Certains jours, nous avons froid sous nos 2 couvertures, dans une maison pourtant hermétique aux courants d'air !
Sur le ton de la blague, les Limeños disent que Pizarro, le colonisateur Espagnol est forcément arrivé en été pour avoir décidé d'installer une capitale ici...