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7 juin 2007 4 07 /06 /juin /2007 00:33

Les contreforts des Andes dans la forêt amazonienne… C’est une région assez pluvieuse (ouh la, aujourd’hui c’est terrible !!), relativement verte et vallonnée. Toutes les conditions sont réunies pour implanter des centrales hydrauliques.

Ici, il y a des grosses centrales hydrauliques avec barrage et lac de retenue, qui produisent du MégaWatt… Ces centrales là (il y en a aussi beaucoup en France) ne plaisent pas toujours, car on est obligé de faire des lacs, donc déplacer des populations et modifier l’écosystème pour les implanter. A beaucoup plus grande échelle, c’est le barrage des 3 gorges (si je ne dis pas de bêtise) sur le fleuve Yang Tse Kyang en chine (combien de km de long ce fleuve d’ailleurs?). La construction de ce barrage va provoquer le déplacement de millions de personnes, l’inondation de milliers de km carrés de terre… Petite parenthèse d’ailleurs les arbres enterrés sous l’eau vont pourrir et libérer en quelques années une bonne quantité de gaz à effet de serre… Alors l’hydroélectricité, ce n’est pas toujours si propre ni bien accepté !

Ceci dit, nous parlons ici de centrales « au fil de l’eau » qui sont beaucoup plus petites et ne nécessitent pas de barrage.
 
La puissance que l’on peut récupérer de ces centrales (et des autres plus grandes !) est proportionnelle à la hauteur de chute et au débit de l’eau… On va donc chercher un endroit avec une chute d’eau et un bon débit, par rapport à ce qu’on veut générer comme électricité. Si il n’y a pas de  chute d’eau, on va la créer.

La pico-centrale hydraulique
Il y a dans la région une solution de pico centrale hydraulique. Il y en a une trentaine à côté de Tena, toutes installées il y a 3 ans grâce à un projet subventionné par la banque mondiale. Toutes les turbines ont été offertes aux bénéficiaires. Certains, devant tant de générosité se sont montrés plutôt récalcitrant, flairant l’embrouille. Mais non, au final le système a été plutôt bien accepté et les gens en redemandent !

Ce sont des systèmes de 200 watts, installés le long d’une petite rivière, Ca ressemble à cela sur le site :

Et ici la turbine qui ne marche plus dans une des familles bénéficiaires… (un roulement à bille défectueux)...

Il y a une prise d’eau en amont de la rivière, et un canal pour amener l’eau avec une pente plus douce que celle de la rivière. De cette façon on crée une chute d’eau de 1 m 50, ce qui est suffisant avec un débit de 40 litres par seconde pour avoir nos 200 Watts

Ces systèmes sont très simples et permettent d’alimenter les lumières de 2 maisons, guère plus. Par contre, obligatoirement avec des ampoules basse consommation… On alimente 10 ampoules basse consommation ou 3 ampoules à incandescence… C’est mieux les lampes basses conso, non ?

En cas de problème, un électricien de Tena est chargé de la maintenance. On lui amène les turbines et il fait son boulot.

Cet électricien, qui a participé à l’installation de ces turbines il y a 3 ans, cherche d’ailleurs à fabriquer ces turbines ici. Il a beaucoup de demande pour d’autres installations et il ne peut absolument pas y faire face. En effet, les modèles installés sont des modèles Canadien fabriqué au Vietnam, qui coûtent de l’ordre de 800 dollars pièce. Ce n’est pas trop cher, mais l’approvisionnement depuis l’étranger est un peu compliqué. De plus, fabriqué localement, cela reviendrait 3 fois moins cher. Le principal problème pour cette « localisation de la fabrication », c’est qu’il faut se procurer des aimants (c’était d’ailleurs également le principal problème pour les éoliennes de BlueEnergy)

Affaire à suivre pour une petite solution simple et pas chère pour avoir de la lumière…


La Micro centrale hydraulique
Il y a aussi dans cette région des solutions plus professionnelles de turbine hydraulique de plus forte puissance. Des turbines allemandes (merci Siemens…) de 42 kW sont souvent utilisées pour alimenter des lycées, des hôpitaux afin de leur donner une indépendance énergétique par rapport au réseau électrique parfois défaillant.

Ce sont des solutions fiables. La turbine du collège de Téna par exemple, fonctionne depuis plus de vingt ans sans faillir. Elle demande seulement un peu de maintenance, (graissage de la machine, nettoyage du canal d’alimentation…)
Mais c’est tout de suite une solution plus conséquente que les solutions de pico centrales… un canal d’alimentation de 3 km de long, avec un débit de l’ordre du mètre cube par seconde, un ouvrage en béton pour la retenue de l’eau, une pièce pour accueillir la turbine et le panneau de contrôle…

Ci-dessous la turbine… Impressionnant n’est-ce pas ?

On peut voir l'arrivée d'eau à droite, qui entraine un démultiplicateur branché sur la turbine (une grosse dynamo... il y a aussi un contrôleur de vitesse en haut à gauche en rouge qui contrôle le débit d'eau en pour garder une vitesse et donc un voltage constant.

Au niveau implantation, cela demande une bonne étude de potentiel hydraulique, (ou hydrologique ?) pour savoir ou faire passer le canal (à faire passer sous des routes parfois), un investissement beaucoup plus important, une personne responsable de l’entretien qui passe régulièrement… Mais ça vaut le coup pour pouvoir alimenter un hôpital ou l’atelier de mécanique d’un collège, non ?

Allez, encore quelques visites de site de turbines hydraulique de prévue cette semaine… A bientôt, et merci d’être arrivé au bout de cet article un peu (trop ?) technique…

 

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commentaires

S
drolement interessant<br /> bravo les gars<br /> si toutes ces solutions etaient prises par les g7<br /> les demandeurs d asile econo<br /> diminueraient vers le vieux continent ,sensibilisez les alors
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N
la longueur du Yank Tsé Kiang est : 4989 km (5980 avec affluents), bassin de 1 830 000 km², débit moyen de 34 000 m cube / s
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