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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 11:46

Au cours de notre voyage, nous avons été principalement dans des lieux très peu touristiques. Souvent les régions les plus pauvres de pays déjà très pauvres. Les conditions de vie n’y sont pas faciles, la vie ou la survie y est très précaire… En restant pendant des périodes suffisamment longues, on rencontre des habitants, la confiance s’installe et les langues se délient. Ils nous racontent leurs problèmes, leur luttes… 


La pèche au Nicaragua
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Les pêcheurs des communautés de la côte caraïbe du Nicaragua ont de plus en plus de mal à remplir leurs filets. Une flotte d’une vingtaine de bateaux pêcheurs coréens ratisse la mer avec ses filets pour envoyer des crevettes en Asie. Les conséquences écologiques sont dramatiques, et le poisson se fait de plus en plus rare pour des gens qui n’ont pas d’argent pour acheter de la nourriture.

Les terres des indiens au Nicaragua
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Les Ramas et Miskitos s’organisent pour lutter contre un envahisseur venu de l’ouest : Les exploitants agricoles hispanophones volent les terres des indiens, et s’y installent provisoirement : Ils brûlent la terre pour la défricher, la cultive ou la destine à l’élevage et n’hésitent pas à faire feu sur les Indiens qui s’approcheraient de trop près.

Le pétrole en Equateur
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L’entreprise Texaco, à partir de 1967, a exploité le pétrole de la jungle  équatorienne, sans aucune considération environnementale. Les dégâts furent considérables : La pollution de l’eau et du sol a provoqué jusqu’à l’extermination des ethnies Tetete et Sansahuari vivant à proximité.

Le prix de l’açai au Brésil
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L’açaï, petite baie violette, est l’aliment de base des populations de Brévès. Or, le prix de cet aliment est multiplié par 5 hors saison. En effet, il est de plus en plus exporté, la demande augmente et avec elle le prix sur place. La majorité des familles vivant avec 2 dollars par jour, les enfants, déjà mal nourris ont de moins en moins de quoi remplir leur assiette.

Le bois à Bréves (Brésil)
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Brévès vit principalement de l’exportation du bois. Une vingtaine d’entreprise embauche plus de 10.000 personnes. Mais cette exploitation se fait de manière complètement irrationnelle, non contrôlée, et surtout non durable. Dans 10 ans, les ressources en bois auront disparues et les entreprises partiront. Que vont devenir les travailleurs, et cette ville, déjà très pauvre sujette à la violence ?

La vallée de Huasco (Chili)
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Au milieu du desert de l’Atacama, Les 6000 habitants de la vallée de Huasco vivent principalement de l’agriculture. La vallée est alimentée en eau douce par le glacier « El toro » situé dans la cordillère des andes. Si le glacier disparaît ou est contaminé, c’est tout le fragile équilibre de la vallée qui est menacé. Or, la « Barrick Gold », compagnie minière canadienne, a reçu l’autorisation d’exploiter l’or situé en dessous, et pour cela va, en toute simplicité, « déplacer le glacier ».  De plus, ils ne savent pas récupérer la totalité des produits chimiques et métaux lourds utilisés pour l'exploitation de l'or. La proportion perdue est infime, mais à l’échelle des mégatonnes de produits utilisés, elle devient énorme et se retrouve dans l’eau de la vallée.

Le saumon à Chiloé (Chili)
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La baie de Chiloé est idéale pour l’exploitation à grande échelle du saumon. De nombreuses entreprises norvégiennes et japonaises s’y sont installées et les parcs à saumon se multiplient. Mais ces exploitations sont hyper polluantes pour le fond marin.



Nous avons été assez surpris d’apprendre ces histoires. A chaque fois nous avons voulu en savoir un peu plus… Comment se fait-il que ça puisse se passer en toute impunité, informe-t-on les gens, qui fait quelque chose ?


A notre grande surprise, et c’est le cas pour tous ces faits, tous les habitants de la région sont au courant du drame en cours. Pas besoin de discuter beaucoup, c’est un fait établi, et les faits nous ont été confirmés par diverses personnes… Sauf qu’on n’en parle jamais dans les journaux…

Mais rares sont ceux qui souhaitent résoudre le problème. La majorité des gens sont fatalistes, se taisent de peur de perdre leur travail, ou sont bien content des avantages que leur a octroyé le projet… Ainsi depuis 1 an, la « Barrick Gold » a généreusement électrifié le fond de la vallée de Huasco et l’électricité y est gratuite, l’entreprise subventionne les clubs de sports et a rénové la route, et quelques habitants de la vallée travaillent à la mine.

Nous ne pouvons cependant nous empêcher d’avoir un petit sentiment de culpabilité… A chaque fois, ce sont des entreprises étrangères de pays développés qui sont la source de ces nuisances.

La vallée de Huasco va sûrement disparaître car le glacier est en train de fondre. A cause de la mine, mais aussi à cause du réchauffement climatique. Pourtant, les habitants n’en sont pas responsables… Leur consommation de pétrole et gaz est minime… Nos 9 trajets en avion de l’année ont sans doute émis plus de gaz carbonique que 90 % des habitants de la vallée pendant la même année…


Quelles sont les causes ?

D’abord, il y a la corruption. Certains pays sont réputés pour leur niveau de corruption, à tous niveaux. Du flic qui fait la circulation aux ministres, beaucoup de gens en profitent et les graissages de patte sont fréquents pour obtenir un avantage… Certains hommes politiques ont vendu leur pays à l’occident, ont ouvert les frontières aux entreprises et produits étrangers pour assurer le développement du pays et augmenter le PIB.

Ensuite, les lois environnementales et salariales peu contraignantes ont facilité l'installation d'entreprises étrangères . Les entreprises étrangères qui s’installent sont plus sensibilisées à la recherche de profits qu’au respect de l’environnement et des droits de l’homme d’un pays qui n’est pas le leur.

"Les injustices environnementales continuent à augmenter, affectant surtout les pauvres (qui sont beaucoup plus touchés par les dangers naturels), les femmes et les peuples indigènes." L'environnement reflète ces inégalités : "Certaines régions développées ont accompli des progrès environnementaux aux dépens d'autres régions en y exportant la production et ses impacts."

 



Le message que l’on souhaite faire passer, et qui est repris par ce rapport du PNUE, c’est que le mode de consommation occidental a un impact majeur sur les pays en développement. Certes on donne du travail à des habitants des PED, mais à quel prix !

Ce dont nous avons été témoin tout au long de cette année procure quelques avantages immédiats aux populations mais compromet complètement l’avenir. Le pays et les entreprises ne sont pas du tout dans une démarche « durable ».


Mais comment résoudre le problème ??

Une manière d’agir que nous souhaiterions développer ce serait à l’image du « cauchemar de Darwin ». Les effets de l’introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria ont fait l’objet d’un film qui a provoqué une certaine prise de conscience. Aujourd’hui, la perche du Nil est beaucoup plus difficile à trouver en France, les grandes surfaces ne la vendant plus. Comme quoi l’information peut avoir un impact ici. Et à terme là bas. Hélas, la consommation a du aujourd’hui se reporter sur d’autres produits ayant potentiellement les mêmes effets…

Nous souhaiterions mettre en place un réseau d'information, via un site internet dans un premier temps, qui servirait à échanger sur ce sujet. On y trouverait pour les produits “made in ailleurs” des informations sur l’impact environnemental, salarial, climatique... L’objectif étant dire ce qui se passe, que ce soit positif et négatif.

Un tel site, qui donnerait des informations factuelles, permettrait à chacun d’adopter une consommation "ethique" et “responsable”.


Votre prochain voyage à l’étranger !

Vous partez dans un pays « en développement » ? Alors on voudrait votre aide. Que vous vous transformiez en journaliste, enquêteur, photographe le temps de vos vacances… Pour remonter quelques filières… C’est très simple : Il suffit de piocher dans la catégorie « économie » du guide qui va vous accompagner. Et sur place, d’aller visiter les lieux, de discuter avec des habitants… De se renseigner sur les changements climatiques récents… On découvre souvent des choses étonnantes. Alors si vous souhaitez nous consacrer un peu de temps, partez en enquête !

A votre retour, l’information sera diffusée sur le site, consultable par chacun… A chacun de se renseigner et de consommer en connaissance de cause.


Donc deux manières d’agir… Enquêteur ou consommateur…





Le projet en est au stade de l'idée, le site internet n'existe pas encore, mais rassurez vous, on y travaille et on vous donnera l'adresse bientôt. En attendant, cet article donne le ton... N'hésitez pas à nous contacter pour toute question ou commentaire nous aidant à avancer : vert.solidaire@yahoo.fr

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