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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 12:34

Cela fait déjà 12 ans que nous sommes rentrés d' Amérique latine.


Installés à Rouen depuis, nous n'avons pas vraiment raccroché et sommes engagés bénévolement avec bolivia inti sud soleil, qui diffuse toujours des cuiseurs solaires dans les Andes.
Outre des actions locales sur Rouen, Vincent est parti cet été en mission entre le Pérou (Arequipa) et la Bolivie (La Paz) pour faire le suivi des projets sur place.

Pour suivre le déroulement de la mission, maintenant c'est sur Facebook, et c'est par là !
 

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 19:36
Les observations de l’équipe en début de séjour sont frappantes.
Il y a, à Bréves, beaucoup de maladies liées à l’eau : hépatites A, diarrhées, maux de ventre sont chroniques dans la majorité des familles. Les habitants ont conscience que la qualité de l’eau en est responsable.

Il faut dire que le contexte n’est pas facile.

Ceux qui ont la chance d’être relié au réseau d’eau de la ville reçoivent au robinet une eau polluée. La veille sanitaire, qui fait des tests d’eau mensuels, atteste que l’eau des écoles et de l’hôpital, même après filtration et traitement, est toujours impropre à la consommation. Et l’eau est de toute façon coupée 10 heures par jour car la capacité de pompage de la ville n’est pas assez importante.

Ceux qui ont un branchement pirate sur le réseau de la ville reçoivent une eau encore moins salubre : les tuyaux sont percés ou poreux, la pression est insuffisante, et les microbes y pénètrent et pullulent.

Et ceux qui n’ont pas de branchement sont obligés d’aller chercher l’eau sur des arrivées communautaires (des fosses-puits), ou même directement dans l’Igarapé (la rivière). Or tous les égouts du centre ville se jettent dans cet Igarapé : restes de repas, eaux de lavage, excréments, huiles de vidanges, cadavres d’animaux y sont jetés sans ménagement. Inutile de dire que l’eau est extrêmement polluée… ce qui n’empêche pas d’y observer des scènes de vie tout à fait normales !

 
Les gens « traitent » leur eau !

Tout de même, les gens ne boivent pas cette eau telle qu’elle. Ils la traitent pour la rendre « claire », « limpide », « potable ». Ce qui compte avant tous, c’est sa couleur. On entend souvent dire que si elle est claire, elle est buvable!

Certains utilisent l’hypochlorite distribué par les agents communautaires de santé (1 goutte par litre), d’autres utilisent ce même hypochlorite pour faire la lessive car l’eau de javel est trop chère. Mais, Adriana sait-elle combien de gouttes mettre dans son seau, ou compter jusqu’à 200 gouttes pour remplir son seau de 200 litres ?

D’autres laissent décanter l’eau, en y ajoutant une « poudre blanche » qui permet la sédimentation… Personne ne sait dire si cette poudre est du chlore ou du sulfate d’aluminium, et de toutes façons la vendeuse de sulfate nous affirme :« cette poudre tue tous les microbes, mais pas moi ! »


   
D’autres encore filtrent leur eau avec un filtre branché sur le robinet, un filtre artisanal ou un filtre en sable… Certains combinent plusieurs de ces étapes… Que de méthodes différentes !

Et les agents communautaires de santé ? Ils ne savent pas dire quelle est la meilleure manière de traiter l’eau, et quelles sont les avantages et inconvénients de telle ou telle méthode. Ils ont eux même des problèmes au ventre car l’eau de leur centre de santé n’est pas correctement traitée par leur filtre. Et le médecin du centre à d’autres urgences à traiter, trop occupé à soigner les patients…


Uniformiser la prévention sur l’eau

Il nous semble essentiel que toutes les personnes susceptibles de faire de la prévention sur le sujet aient le même discours :
-    Les agents communautaires de santé, qui rendent visite aux familles une fois par mois et font de la prévention,
-    Les médecins et les infirmiers,
-    Les communautés religieuses, au travers de la « pastorale des enfants », qui touche la communauté catholique, très présente à Bréves,
-    Les écoles…

Nous nous penchons alors sur le problème : comment une eau, même extrêmement polluée comme celle que les habitants utilisent quotidiennement peut elle être rendue potable ?

Nous avons alors la chance d’être aidés par Bruno, qui a travaillé sur la question des filtres au Nicaragua après le passage de Vincent et Soizic en 2007 à Bluefields. Il nous met en contact avec une association canadienne, Cawst  qui travaille sur le sujet depuis 2001. Cette association a réalisé et diffuse via son site internet du matériel pédagogique destiné à la sensibilisation sur le thème de l’hygiène et sur la façon de rendre son eau potable. Ce document, adapté à de nombreuses réalités africaines, sud américaines et asiatiques nous paraît tout à fait approprié pour notre projet mais doit cependant être adapté à Brévès.

Nous gardons donc les illustrations et le texte qui se rapprochent le plus du quotidien des plus pauvres d’ici, les adaptons et les traduisons grâce à nos amis brésiliens.
Après un dur labeur de téléchargement, de traduction, de mise en page et d’adaptation de dessins, le document est prêt : il ne reste plus qu’à le diffuser.

 
   


Diffuser le  message

En parallèle, nous avons retrouvé Lili, qui nous avait fait visiter le quartier de Jardim Tropical en 2007. Lili, aujourd’hui mariée, vit avec son mari chez sa belle mère. Quotidiennement chez eux ils utilisent un filtre artisanal fabriqué avec 2 seaux de margarine vide, une cartouche en céramique, et un robinet : son cout : 12 R$  soit 5 euros. Et Lili sait très bien comment ce filtre fonctionne. Economique, local, facile à fabriquer, il nous semble approprié de diffuser ce modèle de filtre, l’important étant aussi de sensibiliser les gens à son entretien.
Pour diffuser le message, nous demandons donc à Lili de regrouper une demi-douzaine de familles.

La réunion a lieu la dernière semaine de notre séjour : nous expliquons, avec Lili, bien sensibilisée au sujet, les intérêts de l’hygiène, les sources de la pollution de l’eau, et comment traiter efficacement son eau. Les femmes repartent avec un mode d’emploi de fabrication du filtre. La réunion est prometteuse, 6 femmes souhaitent fabriquer un filtre. Lili se propose spontanément pour suivre ces femmes lorsqu’elles feront leur filtre. C’est pour nous une bonne nouvelle : nous lui laissons quelques exemplaires supplémentaires de notre document, si elle veut organiser d’autres réunions.



Nous laissons aussi des exemplaires de ce document aux agents communautaires de santé des postes de santé de Castanheira et Santa Cruz. Eux qui rendent visite à toutes les familles du quartier réservent un accueil enthousiaste  à cet outil pédagogique.
Nous laissons aussi un exemplaire à Sœur Rita, qui travaille avec les membres de la pastorale des enfants catholiques. Elle est enchantée par le travail qu’on a fourni. Cet outil pédagogique pourrait être dupliqué pour être utilisé !

Nous laissons également un exemplaire à Naïr, qui nous a accueilli à Bréves : Naïr tire l’eau de son puits et va chercher de l’eau filtrée chez sa mère pour la boire. Nous lui remettons le document, accompagné du filtre que nous avons construit, afin qu’elle le teste.

Nous laissons aussi un exemplaire à Maria Christina, qui travaillait au secrétariat de santé de la ville. A sa lecture, elle souhaite le faire imprimer pour le distribuer à tous les agents communautaires de santé de la ville de Breves et de l’île de Marajo… une initiative qui nous paraît très intéressante !

L’accueil de ce livre pédagogique, des agents de santé, familles, nous paraît donc excellent ; nous avons l’impression d’avoir visé juste en travaillant sur ce sujet.


Suivre un tel projet ?

   Nous avons également réalisé deux documents permettant de suivre les bénéficiaires.

Un premier document permettrait de vérifier que les familles qui ont participé à des réunions de sensibilisation sont passées à la pratique en fabriquant un filtre, ou de comprendre pourquoi elles ne l’ont pas réalisé le cas échéant.

Le deuxième document vise les familles qui ont construit le filtre : celui ci est-il correctement utilisé, nettoyé, entretenu ? Les familles font elles sédimenter l'eau avant de la filtrer? Le chlore est-il bien utilisé, l’eau a-t-elle bon goût ? les familles ont-elles moins de maladies depuis qu’elles ont leur filtre ?

Autant de questions qui, via un suivi à 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an, permettent d’engager le dialogue avec les familles pour les aider dans leurs démarches et améliorer durablement leur santé.

Comme nous rentrons en France sans avoir pu mesurer l’impact de notre action, ce suivi nous permettra aussi de savoir si le document est clair et simple à utiliser, si le mode d’emploi de fabrication du filtre est compréhensible, si les agents de santé s’approprient ce document.


Maria Christina souhaite organiser le suivi avec les agents de santé, Lili a quelques fiches de suivi à remplir pour les familles… Lors du prochain séjour, prévu pour mars 2010, nous espérons avoir des réponses!
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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 13:19
La journée de nettoyage communautaire dans Santa Cruz a eu lieu le samedi 10 octobre au matin.

Dans une bonne ambiance, on cure les caniveaux, on ramasse les ordures autour des maisons, dans l'Igarapé, et on amène les ordures en tas dans la rue principale. L'adjoint au maire, en charge des travaux publics, a promis qu'il les ferait ramasser.

L'objectif de montrer aux habitants qu'ils peuvent s'organiser et être efficace est atteint. Le rythme de travail est bon, les habitants s'investissent dans le nettoyage de leur quartier, et ne prennent presque pas de pause ! Adonisio propose même de mettre des amendes à ceux qu'il verra jeter des ordures dans l'Igarapé...



 8h du matin, au travail

   Manoel, en plein travail


    Adonisio
       Sans commentaire, et sans les odeurs


 
Le repos des guerriers !
Les femmes sont là aussi...
   
 Même les enfants participent
Panne technique


Après 3 heures de travail...

 
      Avant Après




En fin de journée, nous laissons les outils au petit groupe d'habitants, chez Lourdes, la responsable des outils. Les habitants ont bien compris que ces outils peuvent être empruntés pour des nettoyages ou d'autres actions ! Les hommes disent qu’ils organiseront d’autres nettoyages communautaires...

La balle est dans leur camp, affaire à suivre !

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 12:04

 

DEAMBULATION DANS LE QUARTIER

 

Le problème de l’eau est toujours là…

 

Vincent et Pascal sont retournés déambuler autour de l’Igarapé Da Vala, une petite rivière qui se jette dans le fleuve au bord duquel s'est construit la ville de Brévès. Cette zone marécageuse dans laquelle s'installent les migrants était notre principale zone d’étude en 2007.

Le quartier a un peu évolué, mais le problème de l’eau est toujours un problème majeur : celle-ci stagne toujours sous les maisons, dans l’Igarapé, les moustiques s’y développent, les habitants y jettent leurs ordures et déchets de toilettes... Odeurs nauséabondes et pollution de l’eau n’empèchent cependant pas les enfants de s’y baigner, ni les mères de l’utiliser pour faire la vaisselle, lessive et autres ablutions. Et les plus pauvres l’utilisent sûrement, faute de moyens, pour la boire après l’avoir “un peu” traitée, nous y reviendrons dans un prochain article.


Pascal et Vincent observent quelques initiatives intéressantes pour remédier au problème : certains habitants nettoient devant chez eux, et tous ont conscience de la nécessité d’assurer l’écoulement de l’eau en période de pluie. Mais certains laissent la végétation envahir les fossés pour en nourrir les cochons, d’autres jettent tout dans l’eau et bouchent les fossés... 

Une chose est sûre : les égouts du centre ville se déversent sous les maisons de ce quartier.

Autre élément encourageant : Pascal et Vincent ont croisé par 2  fois des équipes de nettoyage. Armées de bottes, gants, rateau, machette et brouette, elles arpentent la ville, rue après rue, quartier après quartier, pour nettoyer les caniveaux et fossés. Une initiative intéressante du nouveau maire. Mais la fréquence de passage de ces éboueurs (qui font un métier dangereux !) n’est pas assez importante : en un mois, les fossés sont à nouveau plein de plantes, qui gênent la circulation de l’eau et de ses déchets.

Pour en savoir un peu plus à ce sujet et sur le projet d’égout à Breves, l’équipe à rendez-vous jeudi prochain avec les services municipaux.



 

TRAVAIL AVEC LES FAMILLES SUR L’ECOULEMENT DE L’EAU

 

Former des groupes de travail entre voisins

 

L’idée est en priorité de diminuer la quantité d’eau stagnante dans l'environnement proche des maisons en saison sèche. C'est la saison la plus longue, pendant laquelle les déchets stagnent et les bactéries et pollutions se développent, contrairement à la saison des pluies pendant laquelle les sols sont lessivés et les déchets entraînés dans le fleuve (un problème aussi...!).

 

Ainsi, on pourrait agir sur la pollution, la présence de moustique et la qualité de l’eau tout en sachant qu’on ne reduira pas le problème toute l’année, le niveau d’eau pendant les crues étant très haut. Le quartier de Jardim Tropical a d’ailleurs été évacué 2 mois cette année, car l’eau entrait jusque dans les maisons.

Pascal et Vincent ont finalement reperé une zone de travail potentielle : le début de l’Igarapé da Vala. Les habitants s'y sont montrés ouverts aux échanges et ont conscience des problèmes liés à l’eau. Un terrain propice au travail. C’est donc avec un groupe de 7 familles que Vincent et Pascal provoquent une réunion, pour réfléchir ensemble à leurs initiatives, leurs problématiques et leurs projets liés à l’eau.

 

 

 

Première réunion de travail

Jeudi dernier a eu lieu la première réunion. L’équipe a été surprise par l’implication forte des familles et leur conscience qu’il faut qu’ils se prennent en main, la mairie n’étant pas très présente. De cette réunion très constructive pendant laquelle les habitants ont donné leur point de vue sur les améliorations possibles sont ressorties des idées concrètes. Le problème concerne surtout la stagnation de l’eau, bloquée par des remblais pontons ou par des détritus. Pascal et Vincent imaginaient de créer deux buses pour aider le surplus d’eau à s’écouler (même si il y aura toujours des crues !) mais les habitants ont jugé prioritaire de nettoyer les herbes et détritus.

Il est indispensable de faire des égouts, une grosse canalisation pour faire s’écouler l’eau. Ce qui, hélas, ne rentre pas dans les moyens financiers de notre petite équipe, qui n’a en plus pas vocation à remplacer la mairie dans ses actions. Après reflexion, les habitants arrivent à la conclusion qu’un environnement propre, nettoyé, serait déjà un bon début. Et qu’eux même pourraient travailler à ce nettoyage. Une conclusion qui nous intéresse !

 

Le principal frein soulevé par les familles ? Le manque d’outils pour faire le nettoyage...


 

     

 


Le quartier s'organise

 

 

Les participants à la réunion se sont quittés dans l’idée de réfléchir à tout ce qui avait été dit pour en reparler le dimanche suivant. Nouveau succès dimanche dernier, les participants masculins (qui vont effectuer le travail) étant à peu près tous présents. Une liste d’actions prioritaires et de matériel a été établie, les chantiers devant commencer samedi prochain, 8 heures.

Deux habitants, Francisco et Adonisio sont nommés coordinateurs, tandis que Lourdes propose sa maison pour stocker les outils. Rendez-vous est donné lundi matin pour acheter les outils, avec les coordinateurs qui assureront un bon prix.



Et ce matin, mardi, l'équipe repart avec une brouette, 5 paires de bottes et 10 paires de gants (seguranca primeiro !), pelles, râteaux, houes, machettes… qui sont alors stockés chez Lourdes, dans l’attente de samedi, premier jour de travail !




 

 

 

 

 

DES IDEES POUR GERER LE PROJET PAR LA SUITE


Les micro chantiers sont donc lancés…  Ce mois sur place étant bien court, Pascal, Vincent et Chloé auront sans doute le temps de n’organiser qu’une ou deux séances de nettoyage. Plusieurs questions sont encore en suspend pour la suite :

  • Les habitants vont-ils s’impliquer dans le nettoyage de leur environnement ?
  • Vont-ils gérer le materiel de manière communautaire, continuer à organiser des sessions de nettoyage ensemble, une fois les Français partis ?
  • Comment intéresser les habitants pour le bon travail de remblai réalisé en groupe ?
  • Faut-il professionnaliser l’entretien de quelques zones clefs en salariant les gens qui cherchent du boulot ? Car certains points, comme la buse systématiquement et quotidiennement bouchée par des déchets mériteraient surement un entretien quotidien. Ne va-t-on pas doubler la mairie dont c’est le travail ?
  • Comment réduire les sources de pollutions (toilettes, déchets) : il faut réfléchir à leurs traitement (ramassage, compactage, recyclage, revalorisation...),  à l’installation de toilettes sèches.
  • Comment travailler en parallèle, et de manière complémentaire, avec la mairie qui commence à realiser du nettoyage également ?

 

Un deuxième chantier  de voisins sera peut-être lancé la semaine prochaine. L’équipe a repéré une autre  zone, remblayée, sur laquelle la question des déchets et des odeurs est  prédominante. Une zone potentielle pour réfléchir sur le ramassage des déchets et sur  l’installation de toilettes sèches… 

En attendant, l’équipe réfléchit à la question de l’eau potable, l’idée étant de proposer un système de traitement de l’eau destinée à être bue, de le systématiser, et d’assurer la prévention sur ce thème.

Depuis, Ilana a elle aussi du retourner à Rio (les habitants de Rio sont les Carioca !) pour continuer son travail de médecin. Chloé a donc rejoint Pascal et Vincent dans leur travail avec les familles. L'équipe PVC assure.!!!..P, comme Pascal,V comme Vincent C comme  Chloé.

 

  
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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 12:07


Durant leur première semaine à Brévès, pendant que Pascal et Vincent mettaient en place un travail d’assainissement de terrain avec un groupe de familles, Maria, Chloé et Ilana ont rencontré les centres de santé de la ville. Elles étaient guidées par Maria Christina, coordinatrice des centres de santé, et avec qui Maria était déjà en contact. Elles ont alors pu échanger avec les agents de santé, qui sont l'équivalent des aides soignants en France, suivre certains dans leurs visites aux familles, et rencontrer l'équipe travaillant au centre d’attention psycho sociale.

 

LES CENTRES DE SANTE

 

Auparavant, les habitants avaient l’habitude de consulter au dernier moment à l’hôpital ou au dispensaire, et d’y arriver dès 3 h du matin pour être sur d’y avoir une consultation dans la journée.

Aujourd’hui ont été mis en place 5 centres de santé à Brévès, chacun composé d’un médecin, d’un infirmier et d’agents de santé. Même si les gens ont gardé cette habitude de faire la queue à 3 heures du matin, des rendez-vous sont fixés par l’agent de santé qui se rend chez les familles, avant que la maladie ne soit trop avancée.

Les agents de santé doivent habiter le quartier et avoir finit l’enseignement fondamental (8 ans de scolarité), gagnent 600 reais par mois (228 euros). Ils ont un rôle fondamental, car sans rendez-vous ils rendent visite régulièrement aux familles dont ils ont la charge.

 

Pour bien faire, Breves devrait avoir 41 centres de santé (pour 101000 habitants).

A l’intérieur de l’île, des agents de santé se déplacent par la route pour certains, par le fleuve pour d’autres. Malheureusement leurs actions sont limitées car non encadrées par un médecin. Aucun médicament ne peut donc être prescrit par exemple. Une équipe de santé, médecin, dentiste, infirmiers et agents de santé vont, une fois par mois, consulter les habitants de l’intérieur par la route.

 

 

Le programme de santé familial

Un programme de santé familial et un système de bourse ont été mis en place dans les centres de santé.  Les bourses (120 reais) sont données aux 7000 familles les plus modestes, obtenues sur decision de l'assistante sociale, et à condition que les enfants soient scolarisés, vaccinés et suivis médicalement.


Chloé nous fait part de l’entretien avec Dr Fernanda, qui travaille au centre de santé de Castanheira :

« Dr Fernanda est un jeune médecin qui travaille depuis 8 mois à Breves, à raison de 3 jours par semaine, continuant une formation à Belèm les autres jours. Elle est venue travailler ici, fuyant la violence de Belèm, avec trois amis jeunes médecins, à la demande du nouveau maire. Le salaire de médecin de famille est de 8000 reais (très bon salaire pour Breves, mais malheureusement, peu de médecins veulent venir travailler dans ce coin « perdu », préférant la vie de Rio ou de Sao Paulo)... Elle nous a accueilli dans son bureau devant lequel beaucoup de femmes avec enfants attendaient leur consultation. C’était le jour du programme à propos de l’allaitement maternel. Effectivement, certaines journées dans la semaine sont réservées aux consultations spontanées, d'autres sont à thème, fixé par le programme de santé familial : hypertension artérielle, diabète, allaitement maternel, prénatalité.

Dr Fernanda envisage de mettre en place un suivi des nourrissons systématique au-delà des 6 mois car il existe un gros risque de pathologies, une fois l’allaitement arrêté, fortement liées à l’hygiène de l’eau (alimentation, hydratation).

Le programme insiste sur la prévention. Pour ce faire, il prévoit des conférences ouvertes à tous, une fois par semaine. Ces conférences n’ont pas lieu en ce moment par souci de stabilité de l' équipe mais devraient reprendre prochainement. Les agents de santé ne sont pas encore dans une dynamique de prévention mais encore de guérison. »

 

L’équipe a accompagné Pelé, un agent de santé, dans sa visite auprès des familles. Dans chaque famille, plusieurs membres souffrent de pathologies plus ou moins graves, Beatriz, nouveau-né de 19 jours, aurait des difficultés respiratoires lors de la tétée, Felipea un eczéma purigineux, une femme de 30 ans mère de 7 enfants rejetée par sa famille parce que psychotique... 

 

 


Le problème de l’eau et de l’alimentation :

 

L’éducation est faite à domicile essentiellement, les conférences publiques n’amenant pas beaucoup de monde. Il existe des recommandations de santé mais il manque une uniformisation de ces recommandations, si bien que chaque famille traite l’eau à sa sauce : certaines la font chauffer au soleil, sans la chlorer. Le chlore n’est pas toujours disponible au centre et le centre ne donne plus de sulfate d’aluminium depuis longtemps. Certaines utilisent le sulfate d’aluminium pour traiter l’eau à leur frais (50g = 1 real), même si ils n’ont pas de recommandations officielles, ils ne savent d’ailleurs pas quelle quantité utiliser, au risque d’un surdosage et d’une toxicité rénale. Les agents délivrent du chlore aux familles pour traiter l’eau qu’ils utilisent pour boire et laver les légumes. Il faudrait aussi filtrer l’eau mais ils n’ont pas toujours de filtre à disposition, soit parce qu'ils n'en voient pas la nécessité, soit par ce qu'ils n'ont pas de quoi le payer malgré un prix très acceptable, ou ont des difficultés pour l'entretenir.

Les agents de santé sont demandeurs d’une formation sur le traitement de l’eau. Au final, la population souffre de nombreuses diarrhées, hépatite A, giardiase… et les coprocultures reviennent toujours positives.

 


Il y a aussi beaucoup de dénutrition et d’obésité car l’alimentation est basée sur la farine et l’açai essentiellement.

Au centre de santé de Santa Cruz, l’infirmière Sandra et le médecin Adriano font part d’importants problèmes culturels :

« Bouillir l’eau, ça tue l’eau » : le goût changeant, ils ne veulent pas boire cette eau, sans compter l’énergie et l’argent dépensés pour faire bouillir l’eau.

« Nous ne sommes pas des jabuti pour manger des feuilles » : leur alimentation est à base d’açai, de farine et de viandes séchées, sans légume. En plus, les gens ont l’habitude d’extraire ou de cueillir les aliments « extrativista » : poisson, manioc, cœur de palmier, açai, bois, et non une habitude de cultiver, faire pousser un potager.

« La viande de buffle est noire » : donc pas bonne à manger selon eux, alors que très nutritive et peu grasse.

 

Adriano aimerait que se développent des programmes d'éducation à l’école pour une nourriture plus variée et que se généralise la « cesta básica », le panier de base pour l’alimentation distribué par le gouvernement, donné à Breves seulement en période électorale ou à Noel.

 

Les autres maladies rencontrées

 Brévès a aussi son lot de  maladies graves : le paludisme est présent dans certains quartiers, la tuberculose est traitée par des médicaments distribués gratuitement par les agents de santé, en accord avec le ministère, il y a encore malheureusement des cas de lèpre... Le gouvernement a prévu d’aider financièrement les personnes atteintes au second stade de la lèpre. Alors certaines personnes atteintes de la lèpre au premier stade ont arrêté de prendre leur traitement, espérant une progression de leur maladie et obtenir ainsi une subvention.

La sexualité commence très tôt (9-10 ans) avec beaucoup d’incestes et de prostitution notamment infantile, et entraîne des MST : trichomonas, gardnerella vaginalis, neisseiria gonorrhée, papilloma virus, VIH (4 cas dans une rue du quartier).

 


Soigner ?

 

Les vaccins habituels sont obligatoires et bien suivis par le centre de santé. Les vaccins contre l’hépatite B, la grippe, rubéole, fièvre jaune sont aussi obligatoires contrairement à d’autres régions du Brésil.

Par contre, il n’y a pas de banque de sang à Breves, et les résultats d’examens faits au laboratoire d’analyses médicales  de base peuvent prendre une semaine, les sérologies HIV ne sont pas faites à Breves et ne sont pas demandées en prénatale dans les villes de moins de 100000 habitants.

 

En général, la santé à Brevès connaît d'intéressantes initiatives mais souffre d'un manque de personnel et d'un mauvais fonctionnement. Pelé, agent de santé, est prêt à organiser des conférences de prévention auprès d’un large public ou auprès des écoles, comme le prévoit le Programme de Santé Familial, mais il a besoin d’un infirmier ou d’un médecin avec lui. Si le médecin était disponible tous les jours de la semaine, il pourrait envisager par exemple des réunions entre quelques familles dont un ou plusieurs membres est atteint d'hypertension artérielle, pour revoir avec eux les conseils alimentaires, l’observance du traitement, la surveillance du patient.


 

LES PROBLEMES PSYCHOLOGIQUES



Le Centre d'Attention Psycho Social (CAPS)


Chloé, Ilana et Maria sont allées visiter le CAPS. Elles y ont rencontrées Oscar, psychologue et Stélio, psychiatre qui leur parlent de la situation de Brévès.

Brévès connaît la violence entre groupes rivaux, liée en partie aux problèmes de toxicomanie, les crimes, la prostitution infantile... Pour faire face aux nombreux problèmes psychologiques découlant de ces situations difficiles, un centre d’attention psycho social (CAPS) a ouvert à Brévès il y a un an. C’est un service de santé mentale prévu dans la Politique Nationale de Santé Mentale pour des malades mentaux graves (psychotiques et névrosés). En fonction de la taille de la ville, le CAPS a une équipe plus ou moins complète (pas de psychiatre pour les petites unités) et est ouvert plus ou moins ponctuellement. Sur l'ile de marajo, seulement 2 villes disposent d'un CAPS. Celui de Brévès (342 patients actuellement) a été inauguré en juin 2008 peu de temps avant les élections municipales. Or le candidat de l’opposition a gagné et jusqu’ici le service n’est pas encore cadastré, donc pas financé. L’équipe n’est pas complète mais comporte déjà un psychologue (le directeur), un infirmier, un pédagogue, une ergothérapeute et un médecin psychiatre, présent seulement deux fois par semaine. En général, les patients adressés au CAPS viennent de l`hôpital (342 des patients actuels), les autres patients étant adressés par les assistantes sociales, l'école, le médecin de famille ou les agents de santé. Les patients peuvent rester la journée au CAPS en faisant des activités, comme des ateliers, avoir des consultations et peuvent même déjeuner au CAPS. Lors d’une décompensation psychotique aigüe, le CAPS n’est pas habilité à recevoir le malade qui est alors adressé à l`hôpital où il y a 5 lits prévus pour ces malades mentaux aigus. L’effort est de traiter le malade à Breves, sans le transférer par bateau à Belém. Les patients vraiment instables sont adressés a Belém par le psychiatre.

Etonnamment, il n'y a  quasiment pas d'enfant suivi au CAPS.  Souvent le diagnostic est fait tardivement.

 


Un service malheureusement surchargé par des patients en plus


La logique de fonctionnement des CAPS devrait être la même que celle du programme de santé familial, c’est-à-dire une recherche active des malades mentaux graves dans la communauté avec des visites à domicile. Actuellement le CAPS manque de véhicules pour pouvoir le faire. Par ailleurs il a aussi la charge à Brévès de tous les malades  ayant des maladies neurologiques comme l’épilepsie (50% des patients), la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou toutes autres démences ayant un traitement ambulatoire, graves ou non. Le CAPS est du coup surchargé et a du mal à répondre à sa fonction de traitement spécifique et adapté aux patients psychotiques et névrosés graves.


Peu à peu, les patients épileptiques stabilisés devraient être pris en charge par les médecins du programme de santé familiale. Le problème est que les médicaments anti épileptiques restent distribués au CAPS. De plus, il n' y a malheureusement pour l’instant pas de neurologue sur Breves ni même à Belém dans les services publics de santé. A cela, il faut ajouter que jusqu’à l’ouverture du CAPS les malades restaient cachés chez eux et leur famille allait à l’hôpital chercher leurs traitements médicamenteux. Les gens ont conservé cette habitude et considèrent quelquefois le CAPS, qui a une pharmacie, comme un grand dispensaire.

 

Le psychiatre propose que Maria et Ilana forment les médecins du programme de santé familial pour leur apprendre à traiter les maladies mentales simples et les indications des prises en charge des malades mentaux par le CAPS. 

 

Problèmes de dépression et de suicides

D’après Pablo, psychologue de l’assistance sociale, la population de Marajo a plutôt un comportement dépressif qu’une dépression maladie. En effet, d’après lui, la population pense souvent que les choses ne fonctionnent pas bien et qu’elles ne vont pas aller en s’améliorant.


Pablo a fait une recherche à propos de suicides à Breves s’appuyant sur le nombre d’hospitalisations pour tentatives de suicide (TS). La majorité des TS est par pendaison. En général ce sont des hommes, jeunes entre 18 et 27 ans, pauvres. Ce qui l’a le plus frappé, c’est le fait que les TS augmentent beaucoup lors des années électorales (47 TS sur une année électorale contre 5 sur une année non électorale).

Une de ses hypothèses pouvant expliquer le taux élevé des TS est lié au schéma familial : peu de soutien et de communication entre les membres de la famille, absence du père, donc du chef de la famille. Au cours de ses entretiens, il s’est aperçu que les familles ne s’étaient pas rendues compte de la souffrance de leur proche précédant la TS.

Une autre hypothèse émise est liée à un mythe de Marajó : quand les portugais arrivèrent et voulaient que les indiens travaillent pour eux, les indiens se pendaient pour ne pas se soumettre à cette situation là.

De plus, il nous a précisé un certain côté de la culture à Marajó :  les gens veulent acquérir certaines choses, par exemple une télévision, mais n’ont pas l’idée que pour avoir cette télévision, il faut travailler pendant quelque temps et mettre de l’argent de coté. Ils la veulent tout de suite.

 

 

COMMENT NOTRE EQUIPE PEUT S'INSERER DANS LA PROBLEMATIQUE SANTE ?

 

Après ces visites et ces rencontres quelquefois bien tristes mais souvent encourageantes vue la volonté des agents de santé, notre petite équipe s'est fixée deux objectifs dans le long terme :

  • Sur le plan des maladies psychologiques : d une part, redéfinir avec les membres du CAPS leurs actions et essayer de mettre en place les visites dans les familles, et d autre part, former les équipes du Programme de Santé Familial pour que ceux-ci prennent en charge les problèmes psychiatriques non graves et les pathologies neurologiques (notamment les patients épileptiques).
  • Sur la question de l’eau :  imaginer une solution pour l eau potable (filtre et/ou traitement chimique et/ou décantation et/ou solution UV, faire accepter cette solution au médecin du centre de santé, puis aux agents de santé (qui sont demandeurs), puis essayer de diffuser dès ce mois-ci cette solution dans quelques familles.


Maria est repartie dimanche dernier à Rio car son travail l'attend. Ilana et Chloé continuent leurs recherches dans le domaine de la santé tout en aidant Pascal et Vincent dans le travail sur l'assainissement. Heureusement, Ilana parle français et sert bien souvent de traductrice à notre équipe qui n'est pas encore complètement bilingue!!



 

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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 13:21
En 2007, nous avions passé un mois dans les "invasions" de Breves, sur l'île de Marajo. Nous nous étions penché sur le problème de l'assainissement des terrains marécageux sur lesquels s'installe la population. Le but était de réfléchir à un projet humble améliorant les remblais, les pontons, la qualité de l'eau environnante... La phase pilote devait suivre en 2008, faute de financements, nous avons du attendre septembre 2009...

L'OBJECTIF ?

Cette phase pilote est une phase test !
Même si le travail effectué n'est pas important, si on sent que quelque chose peut réellement se mettre en place avec les familles, on passe à une phase plus importante l'année suivante en mettant en place une équipe locale responsable du projet.
Nous avons 2 volets de travail :

Assainir les terrains!
Nous allons d'abord refaire le point sur la situation, puis mettre en place un petit travail avec un groupe de familles sur la question de l'assainisssement des terrains : évacuer le surpus d'eau par des buses, remblayer, réfléchir à la possibilité de diffuser les toilettes sèches.

En parallèle, établir un disgnostic médical.
D'une part la question de l'assainissement y est fortement liée, et d'autre part des besoins énormes se font sentir dans le domaine psychologique. Nous allons donc établir un bilan médical sur place : voir le travail effectué par les différentes structures existantes, établir les besoins prioritaires et voir comment nous pouvons nous insérer dans le travail déjà effectué..

UNE BONNE EQUIPE!

Les projets de vie de chacun ne nous ont pas permi de tous repartir. Pascal et Vincent sont sur place! Je les envie beaucoup quand ils me font le récit de leur quotidien, mais la sagesse m'a imposé de rester à Rouen car un bel évènement devrait arriver en décembre : mon ventre s'arrondit!

Pascal et Vincent se sont envolés le 20 septembre en compagnie de Chloé Goubin. Chloé est avant tout quelqu'un de formidable, dynamique, joyeuse et qui a besoin de sens dans ce qu'elle entreprend : jeune médecin, la dimension sociale de son travail prime avant tout. Elle travaille à la prison de Nantes et remplace dans un cabinet qui aide les personnes en difficulté avec l'alcool et la drogue.

Pascal, Vincent et Choé ont été rejoint sur place par Maria et Ilana, deux médecins brésiliennes. Maria est impliquée depuis le début dans le projet mais n'avait pas pu venir en 2007. Vous la connaissez déjà, nous nous étions arrétés chez elle à Rio! C'est une psychiatre qui consacre beaucoup de son travail aux personnes habitant les favelas de Rio. Ilana est une de ses élèves.

L'ARRIVEE!

Lundi matin, après une bien courte nuit, l'équipe a rencontré Michel Grimaldi, qui travaille à l'IRD à Belem. Celui-ci leur a donné d'intéressantes informations sur la technique des pieux en fondation et leur a donné le contact d'un hydrogéologue qui pourra peut être nous aider dans notre travail sur les remblais.

Lundi soir, embarquement  pour Brévès, chacun a prévu son hamac.... Ci dessous, Pascal et Chloé, bien installés!



Naïr accueille toute l'équipe dans sa petite maison en bois, où elle habite avec son fils Ramon. On retrouve une vie quotidienne plus rudimentaire que celle que l'on a en France : on tire l'eau du puit pour se doucher, et on dort en hamac!
D'après Vincent, il fait bien chaud, plus chaud qu'en 2007 (Je soupçonne le contraste Rouen Breves de lui donner cette impression!!)

D'ici peu de temps, je  pense mettre en ligne un article sur le travail effectué la semaine passée...

Soizic


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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 19:17
Un peu de pub pour le festival partir autrement !!

Ce sera les 18 et 19 Avril à Paris, à l'espace Reuilly, 21 rue Hénard, 75012 Paris.

Nous y serons dimanche matin à 11h, pour y présenter 2 petits films: IntiLlapu et ses cuiseurs solaires, et le projet Marajo au Brésil...

En parlant du projet Marajo, le saviez vous ? Le projet pilote aura lieu en septembre - octobre de cette année !! et nous serons du voyage !
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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 11:34
Vous vous souvenez, l’année dernière, nous étions témoins au Nicaragua de l'impact des navires coréens peu scrupuleux, qui en pechant la crevette, ratissent la biodiversité des caraïbes. Ou encore de la pisciculture du saumon au Chili, qui a un impact très négatif sur le fond marin…

Nous vous proposons aujourd'hui quelques réflexions sur l’alimentation « à la Française ».


Consommer local, c'est éviter de consommer des aliments qui ont fait des centaines, ou des milliers de km pour se retrouver dans notre assiette. Les aliments locaux ne sont pas forcément moins bon ni meilleur, mais il nécessitent beaucoup moins de gazoil pour arriver jusqu'à vous, puisqu'ils sont produits à côté ! C’est autant de CO2 d’économisé ! Un petit coup d'oeil à la provenance des denrées alimentaires ?


Consommer des produits de saisons, c'est consommer des aliments qui n'auront pas eu besoin d'une serre, de chauffage et de lumière artificielle pour pousser. Donc qui ont un meilleur bilan carbone. À titre d'exemple, ci dessous la quantité de pétrole nécessaire, en fonction du mois de production pour quelques légumes.
Quantité de pétrole nécessaire à la production de légumes hors saisonSource : L’atlas environnement 2007 – monde diplo

Vous trouverez la liste des fruits et légumes locaux et de saison sur le site de Nicolas Hulot, le défi pour la terre, facile à imprimer et coller sur le frigo.


Consommer des produits issus de l'agriculture biologique, c'est consommer des aliments qui n'auront pas eu besoin de pesticides et engrais chimiques pour croître. C’est donc une agriculture respectueuse de l’environnement, des consommateurs, et des travailleurs. (si, si, notre copine Andrea, tecnica agricola au Chili, récolte le raisin sans masque, et respire les produits chimiques du pulvérisateur de la rangée d’à côté toute la journée…)

"L'utilisation intensive de produits chimiques et la monoculture sont des pratiques qui causent l'érosion et l'appauvrissement des sols en détruisant
les micro-organismes. Les pratiques de l'agriculture biologique sont basées sur la diversité des cultures et les procédés naturels de fertilisation comme l'usage des composts pour bâtir et maintenir la fertilité du sol."

Pour Consommer local, bio & de saison, vous pouvez contacter l'AMAP du coin, vous connaissez surement le principe des paniers, non ? Plusieurs consommateurs se regroupent autour d'un producteur, qui assure une vente régulière, et chaque consommateur reçoit toutes les semaines un panier de produits, bio et locaux ! On vient de contacter à Rouen l'AMAP rive gauche pour y adhérer. Le problème, c'est qu'il y a 6 mois d'attente...



Manger des poissons qui ne sont pas sur-pêchés, c'est éviter de vider aujourd’hui nos océans, et c’est préserver leur biodiversité ! Petit guide à télécharger pour un meilleur choix de poissons.



Et surtout, Consommer moins de viande, c'est permettre aux autres êtres humains d'avoir un meilleur accès à la nourriture, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Rien que cela !! Une petite explication s'impose...


Permettre un meilleur accès à la nourriture car :

On prend le grain du pauvre pour nourrir la vache du riche  Surface nécessaire à la production alimentaire de protéine : comparaison viandes et céréales
Source : L’atlas environnement 2007 – monde diplo


Et lutter contre l’effet de serre car :
kg équivalent CO2 par kg de nourritureSource : http://www.manicore.com/documentation/serre/assiette.html



Et au niveau du coût, cela revient plus cher de manger bio et local ? Oui. Mais ca coute moins cher de consommer moins de viande et moins de poisson. Tout le monde s'y retrouve, bon appétit !



Pour en savoir plus : Les consommatrices et consommateurs peuvent contribuer de manière considérable à la réduction des impacts sur l’environnement, une étude de ESU service, en suisse !

et un rapport de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), les impacts de l'élevage sur l'environnement

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6 septembre 2008 6 06 /09 /septembre /2008 16:15
Bonjour à tous !

Pour faire un petit retour sur un belle année, nous organisons dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale (lasemaine) une projection / débat de notre film à Paris.

Vous pouvez nous rejoindre au Café associatif de la Commune Libre d’Aligre
Le samedi 22 novembre 2008 à 19h, 3 rue d’Aligre, Paris 12e,
Métro Ledru Rollin ou Gare de Lyon, entrée gratuite.

Pour ceux qui le souhaitent, la projection sera suivie d’un repas à thème (Amérique du sud : empanadas, feijoada, pollo asado... le menu est en cours d'élaboration) préparé par nos soins, et par ceux qui voudront bien nous aider !
Merci aux intéressés (cuisinier ou non) de nous contacter à ce sujet, nous serons sur place en début d'après midi, pour cuisiner, et discuter bien sur !

A bientôt,

Soizic et Vincent

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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 08:42

Nous organisons 3 projections / débat de notre film début juin 2008 sur Nantes !


En collaboration avec La Vie Nouvelle
Le vendredi 6 juin à 20h, Salle paroissiale Sainte Bernadette d’Orvault,
tramway ligne 3, arrêt BIGNON. Présence à confirmer au 06 06 44 28 92

En collaboration avec Hilo de Oro
Le lundi 9 juin à 20h30, à l'espace Cosmopolis (derrière le katorza)
Hilo de Oro est une association dont 4 des membres sont partis en Amerique du Sud en 2007 pour travailler dans des projets artistiques et environnementaux, en Equateur, Pérou et Bolivie. Ils organisent 2 semaines de témoignages sur l'Amérique du sud. Au programme, expo photo, peintures et jeux, arts du cirque, salsa, capoeira, contes, films, débats.

En partenariat avec le CRIJ de Nantes
Le mercredi 11 juin à 16h, au CRIJ (tour Bretagne)
Dans le cadre d'une manifestation autour du thème "partir à l'étranger cet été"


On espère vous y voir !!
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