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7 octobre 2007 7 07 /10 /octobre /2007 18:41

JB, qui nous a rejoint cet été pour les vacances, à raconté toutes ses aventures (et un bout des nôtres par la même occasion !) sur son blog… le blog de Rotabe... Vous pouvez aller jeter un œil, il y a des anecdotes croustillantes sur Cuzco, le Machu Picchu… On a beaucoup apprecié son style sympathique et libéré. Un bel homme à marier…

Notez l’article intitulé « Digression historique », catégorie « histoire ». D’ailleurs nous ne saurions trop recommander comme lecture à tout voyageur en partance pour ce continent, le livre d’Eduardo Galeano « Les veines ouvertes de l’Amérique Latine ». Ou comment le saccage de l’Amérique latine (or, argent, café, caoutchouc, cacao, sucre, indigènes…) a permis à l’Europe et aux Etats-Unis d’atteindre le niveau de développement qu’ils ont actuellement...

A propos de mondialisation et d’inégalité de développement, on attend plus de commentaires sur l’article «effets de la mondialisation au bresil »… Ca nous tient vraiment à cœur que nos amis et familles, économistes, commerciaux, cadres, ouvriers, agriculteurs, étudiants, consommateurs, avertis ou non, révoltés ou indifferents, fatigués ou blasés,..  réagissent à cet article. Quelques soient vos opinions, on veut vos avis !!

Bien à vous,

2 voyageurs

 

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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 18:55

 

 

 

La vallée de Huasco s'etend sur plus de 200 km, depuis Vallenar vers l’intérieur de la cordillère, quasiment jusqu’à l’Argentine. A partir du village d'Alto del Carmen, elle se sépare en deux belles vallées vertes couvertes de raisins de table...
Elles sont alimentees en eau par trois glaciers. Grâce à eux, bien que la montagne soit tres seche  (c’est toujours le désert de l’Atacama ici !), les fonds de vallee sont relativement verts et donnent du raisin. On en tire une des specialites locales, le Pajarete (similaire au floc de Gascogne), que les gens du village de Retamo nous ont  fait connaitre a la fin de la formation dle cuiseurs solaires....C'est plutot tres bon!!


6000 habitants seulement se partagent entre les deux vallees! Dans chacune, une route plus ou moins chaotique distribue une multitude de petits hameaux, quelques petits villages avec un mini magasin, un poste de « Carabinier » (police), quelques resto bars et un arrêt de bus. Une école sur deux ne fonctionne plus, faute d’enfants ou d’instit. La population est très âgée, un peu comme dans nos campagnes françaises… La vallee se desertifie car de moins en moins de gens peuvent  y travailler, l'agriculture n'y étant plus rentable.

 

 

 

 

Seuls les plus ages peuvent rester grace aux pensions qu ils touchent. Quelques familles restent, avec des enfants en bas age.  La vie y est tranquille, calme. Pour tuer le temps quand  ils ne travaillent pas le raisin, ils regardent les très populaires « TV novelas », feuilletons stupides à la Santa Barbara… D'autres jouent de la musique. Dans sa maison, a la lueur faiblarde de l'unique lampe, Sergio a sorti son accordeon et nous a chante un bon ranchero chilien, de sa voix forte. Assis sur de bons bancs en bois, appreciant un petit vin rouge artisanal confectionne par ses soins , nous  l'ecoutions attentivement, l'esprit emporté dans un autre temps. Moments uniques.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout en haut de la vallée, le bus part le matin et revient le soir. Dans les villages les plus hauts, les gens se deplacent en ane ou a cheval. La grande majorité des habitants  n’ayant pas de véhicule, le chauffeur du bus est charge de ramener quelques légumes pour Ruth, un morceau de fromage et des allumettes pour Nector, de poster une lettre, de changer le gaz pour Olga… Une vie isolée très dépendante de ce moyen de deplacement. Pas simple.

Cela dit, dans  le decor de cette vie isolee, certaines choses surprennent . Alors que le telephone n'a pas encore atteint la plupart des villages, internet a deja fait le tour des ecoles! Malheureusement, les ecoles ferment,et internet avec, et dans celles encores ouvertes, l'ordinateur ne fonctionne pas toujours...
Une autre histoire merite un clin d'oeil : alors que nous demarchions des personnes interessees par un prochain projet de fours a bois economes, nous avons recontre un petit vieux habitant periodiquement dans une cabane isolee pres de la riviere. Au dessus de cette cabane en jonc et bout de bois divers, tronait un petit panneau solaire!

Recemment, un projet de developpement tres important a fait parle de lui. Oui, il est vrai que depuis un an, Inti Llapu donne de nombreuses formation et que de plus en plus de personnes s'equipent en fours solaires, mais non,... ce n'est pas de ce projet la dont tout le monde parle... Dans toute la vallee, on peut lire : Non a Pascua Lama! La compagnie miniere Barrick a entrepris une grande exploitation d'une zone de la vallée.

Elle a promi bien des précautions et on peut lire dans sa plaquette de presentation  qu'elle souhaite etre en harmonie avec l'environnement et que le developpement du projet necessite seulement de  « déplacer » une petite partie du glacier… (??!), et que la qualite et la quantite de l'eau ne sera pas affectee. Ici les habitants ne sont pas dupes et savent que l'utilisation des produits chimiques necessaires a l'extraction ne peut pas etre controlee a 100 %. Aujourd'hui, l'entreprise fonctionne et aide beaucoup au développement de la vallée… Nouveaux canaux d’irrigation, sponsoring des clubs sportifs, embauche, électrification rurale gratuite (Malaguin où nous sommes cette semaine n’avait pas l’électricité l’année dernière !)… Certains habitants acceptent ce « developpement », d'autres restent opposes de toutes leurs forces au projet, car ont conscience du fragile équilibre qui lie présence et qualité de l’eau à la survie de la vallée.

 

 

 

 

 

Elle a promi bien des précautions et on peut lire dans sa plaquette de presentation  qu'elle souhaite etre en harmonie avec l'environnement et que le developpement du projet necessite seulement de  « déplacer » une petite partie du glacier… (??!), et que la qualite et la quantite de l'eau ne sera pas affectee. Ici les habitants ne sont pas dupes et savent que l'utilisation des produits chimiques necessaires a l'extraction ne peut pas etre controlee a 100 %. Aujourd'hui, l'entreprise fonctionne et aide beaucoup au développement de la vallée… Nouveaux canaux d’irrigation, sponsoring des clubs sportifs, embauche, électrification rurale gratuite (Malaguin où nous sommes cette semaine n’avait pas l’électricité l’année dernière !)… Certains habitants acceptent ce « developpement », d'autres restent opposes de toutes leurs forces au projet, car ont conscience du fragile équilibre qui lie présence et qualité de l’eau à la survie de la vallée.

 


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30 septembre 2007 7 30 /09 /septembre /2007 15:41

A défaut de vous faire une description détaillée de l'action de Bolivia Inti au Pérou, en Bolivie et au Chili, vous pouvez aller visionner une petite vidéo sur le site de Gérard Klein... C'est dans "Nos reportages" puis "Amerique latine"...

 

Nous avons rajouté quelques petites photos de Copiapo dans l'album...

 

Et puis ce soir, on repart à Alto del Carmen, village de Malagin pour une 2e session de formation aux cuiseurs solaires. La première, à Retamo restera un très bon souvenir ! Nous avons construit nos premiers cuiseurs solaires !!

 

Bon lundi,

 

S&V

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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 13:23

L'association

L'association Chilienne avec laquelle nous allons travailler pendant 2 mois et demi à Copiapo s'appelle Inti Llapu. Cette association poursuit les memes objectifs que son association partenaire à Nantes,  Bolivia Inti – Sud soleil: Développer et promouvoir des usages très simples de l'énergie solaire dans la vie de tous les jours. Les applications sont multiples: douche solaire, cuiseur solaire, seche-fruits... et les avantages quasi immédiats : On remplace soit le feu de bois (avec ses heures de ramassage et ses fumées nocives) soit le gaz ou l'électricité (fort cher au Chili) par l'energie inépuisable du soleil. En plus, on évite des émissions de gaz à effet de serre... Ca fait  beaucoup de points positifs !

Les membres de l'association Chilienne sont Omar et Olga, qui ont passés plus de 10 ans à Nantes pendant la dictature Chilienne, Marcelo, exilé lui en Equateur, Nestor, président de l'association, et Claudia, qui vient d'avoir un petit bébé. Ils travaillent tous à construire des cuiseurs, animer des stages, rechercher des lieux d'implantation, ou inventer de nouvelles applications solaires... Beaucoup de travail !

Cuiseurs solaires

L'application la plus répandue de l'association est le cuiseur solaire. Le principe est extremement simple: Une boite en bois dans laquelle on  réalise un effet de serre. Le même effet qui, un peu trop présent dans l'atmosphère, dérange beaucoup, ici on l'apprivoise. En isolant correctement la boite, en orientant la vitre vers le soleil, on atteint facilement 150°C. Largement suffisant pour cuisiner. Les recettes sont très variées, et depuis une semaine qu' Olga nous  cuisine “solaire”, nous avons mangé des viandes, des soupes, poissons, ragouts, pommes de terre, gateau au chocolat, nous sommes déjà conquis !  Cuisine saine, sans graisse

 

 

Cette courte semaine (et oui, 3 jours feriés au Chili !) nous avons participé à la fabrication des pièces détachés de cuiseurs solaires. On utilise des materiaux locaux, achetés ou de récupération. C'est extremement simple pour qui sait un minimum bricoler. Les pièces serviront lors des stages: Chaque participant finira d'assembler son cuiseur, qu'il ramenera chez lui. Et justement, ce dimanche, au boulot, nous partons pour Alto del Carmen, à 3 heures de route de Copiapo, pour 2 stages de cuisine solaire consécutifs. A chaque stage, nous allons montrer à 10 familles les principes de base de la cuisine solaire... Mais ca, ce sera pour un prochain article !!

 

 

 

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22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 13:22

Copiapo...  

Nous sommes arrivés à Copiapo, Province n°3 du Chili, il y a maintenant plus d'une semaine. Ici, c'est le désert. Montagnes rocailleuses , très arides, à perte de vue, journées chaudes et nuits très fraiches... La rivière de Copiapo est à sec. Il n'a pas plus depuis 5 ans dans la région, et lorsqu'il pleut, c'est jour de fête, et se produit même parfois un phénomène unique : Le désert fleuri... On espère secretement y assister, mais les chances sont minces.

En ce moment au Chili, ce sont  les fêtes de la patrie... la fête de l'indépendance, le 18 septembre, et le jour de l'armée, le lendemain, c'est l'occasion d'un week end à rallonge (5 jours !) personne ne travaille, tout le monde met son drapaux à sa fenêtre (sinon c'est l'amende...), on fait de grosses bouffe (on a mangé du foie gras, vous y croyez, vous?), on danse la cueca dans les bals pops...  Nous profitons donc de ces jours de vacances pour decouvrir notre nouveau cadre de vie...

 

  

Copiapo est une ville qui s'est développée gráce a l'industrie minière. Beaucoup d'habitants travaillent dans les mines. Un travail très dur... Notre voisin Jorge enchaine 4 journées de travail de 12 heures dans la mine, puis 4 journées de repos... Le désert montagneux a des allures dures et fades, mais quand on l'approche de plus pres et qu'on nous montre ses richesses, on  le regarde d'un oeil différent... Lors d'une excursion a la journée en direction du “Parque Nacional tres cruzes” nous avons pu apprecier la richesse minière que contient ces montagnes : cuivre, or, argent, quartz, feldspaths et autres minéraux... Nos amis géologues prof de bio se regaleraient à notre place et comprendraient sans doute bien mieux les synclinaux et autres cristaux divers... mais nous, ben, on apprecie les couleurs !

Quelques photos pour les spécialistes...

   

  

Notre quartier

Nous habitons dans une petite maison du quartier ouvrier “Poblacion de los rios”. C'est Omar et Olga, avec qui nous travaillons, qui nous la pretent tres gentiment. C'est une maison comme toutes les autres: 40 m carrés de plain pieds, avec une petite cour à l'arrière, faite de quelques parpaings, de toles, et de contreplaqué. Une chambre, un salon cuisine et un toilette... Ca faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu notre petit chez nous !! Pour nous c'est bien suffisant, mais beaucoup vivent à 5 ou 6 dans la même superficie. On se marche forcément un peu sur les pieds !!

 

Notre quartier est le quartier le plus haut de la ville. Et notre maison, nous en sommes assez fiers, est la dernière maison de la dernière rue...  A la frontière du désert et des montagnes... Derrière la maison, pas un arbre ni un brun de végétation.. Seul le chateu d'eau de la ville nous regarde de haut!

 

 

Mais ce qui nous interesse à Copiapo, c'est le soleil, toujours présent. Il y a 360 jours d'ensoleillement par an. Ca vous fait rêver en France ? Ici, l'association “Inti llapu” avec laquelle nous travaillons, met à profit cette énergie, au service du developpement, pour cuisiner, chauffer de l'eau, sécher des fruits...

 

 

 

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 20:15

Invasion qui date d’une dizaine d’années, le quartier de Santa Cruz est structuré par des voies principales et ne comporte que deux traverses importantes éloignées l’une de l'autre de 400m. Entre elles se situe la zone de l’igarapé, une zone marécageuse qui rend la circulation difficile. C’est dans cette zone peu attractive qu’il y a deux ans se sont installées des familles tres pauvres, bricolant un entrelas de pontons et de remblais desservant des cabanes en bois sur pilotis et installant des branchements pirates pour accéder à l'eau et à l'electricité.

         

 

Discontinuité du réseau d’écoulement des eaux
 
Le quartier est un des points bas de Brévès. Une partie des eaux de pluie de la ville, souillées, jusque là canalisées, sont déversées sous cette maison, et stagnent.

 

Fossés ou buses mal entretenues
 
Les quelques fossés creusés sont irréguliers, peu récurés et souvent encombrés de branches et d'ordures. Le manque de continuité provoque de grosses poches d’eau en amont

 

Influence de la marée
 
Avec une amplitude d'1.5m à l'embouchure de l'iguarapé, la marée remonte jusqu'à la rue Barata, s'infiltrant partout en abandonnant son lot de déchets dans les obstacles divers lorsqu'elle se retire

 

Phénomène accru en saison des pluies
 
Les gens construisent leurs maisons au dessus du niveau maximal de montée des eaux. Ici, la maison s'est affaissée et se retrouve inondée en saison pluvieuse.

 

Pontons défectueux
 
Accès précaires et dangereux, ces pontons se dégradant de jour en jour sont pourtant très fréquentés, même à vélo ou pour transporter des charges lourdes. Les chutes sont quotidiennes

 

Un ponton bien aménagé par la population 
 
Ce ponton de sciure et de sable récupérés, recouvert de terre fournie par la ville, le tout compactés entre des planches de bois est une initiative encourageante ! Reste à terminer le passage et à en canaliser les masses d’eau de part et d'autre.

Concentration de déchets
 
Elle est due à une forte densité de l'habitat, certaines maisons étant même construites au milieu de l'iguarapé, dans lequel pataugent les animaux et circulent ordures et excréments des quartiers en amont. L'apparition d'escargots aquatiques est un signe de pollution…

Puits peu profonds pollués par le rio :
 
 4 puits jouxtent le rio. Les gens éloignés des points d’eau de la Cosanpa tirent leur eau de ces puits, sans forcément la traiter avant de la boire...
Cette eau polluée fait partie de la vie quotidienne : douches, lessive, nettoyage, jeux des enfants, circulation, entretien de l’espace extérieur. Certains la boivent sans la chlorer...
Elle véhicule de nombreuses bactéries et des larves de moustiques vecteurs de maladies comme la dengue, la fièvre jaune…

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 19:51

L'açai...

L'açaï est une petite graine de la forêt amazonienne, de couleur violet-noire.Sa petite pellicule superficielle est Lavée puis broyée et dégustée accompagnée de farine de manioc. C'est la base du régime alimentaire de nombreuses familles de Brévès. C'est un vrai délice pour les petits qui font de jolis sourires bien violets en se goinfrant de ce jus sucré au gout de mûre sauvage. Le proverbe dit que celui qui en mange reviendra en Amazonie... (Nous en avons mangé... !) Le gros noyau, non comestible, est ensuite utilisé pour remblayer les terrains ou faire de l'huile.

Or,l'açaï est de plus en plus exporté. La demande grimpant, les prix ont déjà doublés en moins de 5 ans. Les premiers touchés sont évidemment les plus pauvres, qui voient leur pouvoir d'achat diminuer. Josefa, qui gagne 5 reals par jours (2€) a de plus en plus de mal à nourrir ses 6 enfants. La montée des prix de cet aliment vital est catastrophique pour elle et ses enfants qui, comme beaucoup d'autres, ont faim tous les jours.


Le bois...

Le commerce de bois exotique se développe beaucoup en Amazonie. Sans parler des conséquences écologiques du déboisement incontrôlé (et incontrôlable?) de la forêt, l'extraction de l'or vert a d'autres effets secondaires.

Les entreprises de bois embauchent de nombreux hommes de la région. Ceux ci ont souvent abandonné ou vendu leur ancien terrain agricole pour venir travailler à Brévès. La région de Brévès importe la majorité de la nourriture de Belem. Vue la distance (une nuit de bateau), les prix de tous les produits de base sont assez élevés. Et comme aucun habitant ne peut reprendre d'activité agricole, la situation de dépendance de la ville ne risque pas de s'inverser... Ce ne serait sans doute pas trop grave si les emplois et le pouvoir d'achat étaient stables.

Hélas à Brévès, l'emploi est très précaire, le droit de grève théorique, le chomage élevé, et surtout, on estime que les ressources exploitables en bois seront épuisées dans une quinzaine d'année. Les 5000 emplois disparaitront-ils ? Les entreprises de bois auront-elles replanté pour assurer une exploitation durable de la forêt ? Les acheteurs auront-il pris conscience des conséquences de l'extraction du bois et seront-il prets à payer le prix réel ?


Les crevettes...

De gros bateaux pèchent la crevette dans la région pour la vendre à l'international. Pèchent? Plutôt ramassent! la technique est simple : un filet de plusieurs kilomètres, trainé par 2 bateaux, râcle le fond de l'eau pour attraper des crevettes. Nombres d'espèces marines, poissons, dauphins, tortues et autres, sont également pris dans les filets et rejetés, sans vie, dans le fleuve. Les pecheurs locaux, qui vivent simplement au jour le jour du poisson ou de la crevette voient leur revenus diminuer, car les ressources ne sont pas illimitées...
Jusqu'à quand y aura-t-il assez de poissons pour que les locaux puissent vivre, alors que les crevettes pechées en masse sont destinées à l'exportation ?


Hélas un boycot de ces produits n'est même pas une solution viable !! Si la ville de Brévès ne vend plus de bois, tous les habitants se retrouvent au chomage et la ville dans une situation bien pire qu'aujourd'hui ! Les pecheurs qui travaillent sur les crevettiers, idem !!

 


Et si on parlait de commerce équitable ?

Le commerce équitable permet de distribuer plus efficacement les revenus... On paye plus cher en France, et cet argent va théoriquement aux producteurs. On trouve déjà en France du café, cacao, quelques produits d'artisanat, parfois du sucre et de la canelle...


Tous les responsables de communautés que nous avons croisés, au Nicaragua, Equateur, Pérou, voudraient pouvoir vendre leur produit sans passer par un intermédiaire.

 

Un débat ??

Aujourd'hui en France, il parait très difficile de faire attention à tous ses achats. Nous faisons appels à tous nos lecteurs... Avez vous des idées, des réactions, des propositions, des commentaires ?

 - Tout acheter en commerce équitable, c'est diminuer grandement son pouvoir d'achat ?
 - Comment faire pour développer plus le commerce equitable, à l'heure ou l'internet permettrait de mettre en contact producteur et consommateur ?
 - Où en est le commerce équitable aujourd'hui ? Marché en développement, bientôt saturé, ou marché à la mode ? Quelles sont ses limites ?
 - Comment est labelisé le commerce équitable ? Qui garantit la filière ?
 - Et acheter local, en France, quid des AMAPs (Association de Maintien de l'Agriculture Paysanne) ?


Avez vous vu cet excellent film "Le cauchemard de Darwin" ?...C'est la même problèmatique en Afrique à propos de la perche du Nil...

 

On attend vos commentaires !!!

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5 septembre 2007 3 05 /09 /septembre /2007 16:03

Nous avons appris récemment la nouvelle du tremblement de terre au Pérou... Celui ci à touché de plein fouet une petite ville dans laquelle nous avions passé un week end : Chincha. 

A proximité, le village d'El Carmen à visiblement été devasté. Ses habitants, en majorité Afro-péruvien, avaient gardé une très forte culture Africaine, présente entre autre au travers de la musique Afro péruvienne, style musical fort sympathique. 

Aujourd'hui l'endroit ne ressemble plus à rien... Ci dessous quelques photos envoyées par Rosa, l'architecte Italienne avec qui nous avions travaillé à Lima. 

 

 

La place principale d'El Carmen

 

 La Hacienda San José, site touristique connu

 

Ajoutez à cela que l'ouragan Felix a touché le Nicaragua... Il est passé au nord de Bluefields, épargnant la majorité des éoliennes, mais détruisant une partie des villages miskitos avec lesquels nous avons travaillé... 

 

Des évenements comme ceux-ci rompent le fragile équilibre dans lequel ces gens vivent et peuvent avoir des conséquences désastreuses sur le mode de vie, le logement, l'alimentation, la santé... C'est hélas valable pour la majorité des endroits très pauvres que nous avons visités jusqu'à présent.

 

 

 

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 19:53

Après cette courte étape au Chili nous voila plongés dans un univers insulaire, au milieu dune population bien sympathique, joviale, vivant au jour le jour avec ses soleils et ses difficultés...

 

L’équipe !!

 

Nous sommes 7 :

Pascal, notre ‘mayor’ : à l’initiative du projet, il est déjà venu deux fois a Marajó. Cela fait déjà 30 ans qu'il lance et suit des projets de développement en faveur des plus pauvres. Une communauté musulmane de lépreux au Niger, des français dont les services sociaux ne veulent plus… Les destinataires de ces projets sont de tous horizons! On ne se lasse pas d’écouter les anecdotes cocasses, belles ou sordides de ses précédentes aventures…

 

Jude, un de ses fils, étudiant en architecture : il a déjà bien bourrelingué avec sa famille à tous les coins du globe… Une vie assez originale…

Anaïs, urbaniste : vous la connaissez déjà, pour beaucoup, cette petite rousse toute mignonne  qui vous à tous fait craquer un jour ou l'autre, c'est elle qui nous a embarqué dans l'aventure!

Isabelle, travaille a l'UNESCO : franco brésilienne... Ouf! Il y en a au moins une qui parle portugais! Isabelle se penche plus sur les aspects sociaux et associatifs…

Sandra nous a rejoins après avoir fait une escale involontaire a Cayenne et squatté chez tous les gens qu'elle a pu rencontrer en chemin… Soizic a connu Sandra a Montpellier, elle est juriste et va se pencher sur la question des droits de l'homme et sur la structure que nous allons choisir de monter.

 

Maria et Miriam n’ont pas pu venir mais restent complètement intégrées dans le projet, étant l'une et l'autre très attachées au Brésil et plus particulièrement à ces populations du nordeste. Maria est brésilienne, médecin a Rio. Miriam est maroco-allemande, Elle et Soizic se sont rencontrées à Bremen. Elle a vécu un an et demi au Brésil quand elle était étudiante et en a fait le sujet de son diplôme : comment produire des richesses qui profitent directement aux communautés indigènes, a travers un projet d'éco-tourisme notamment. Leurs responsabilités respectives dans leur travail ne leur ont pas permis de nous accompagner cette fois ci…

 

Le projet

 

Pascal a souhaité monter ce projet au Brésil selon une approche pluridisciplinaire et sans couleur ni politique ni religieuse, afin d'une part que le projet soit destiné à tous, et d'autre part pouvoir choisir la forme sous laquelle le projet fonctionnera le mieux : une association? Une ONG? Une entreprise éthiquement correcte? Un partenariat avec des institutions locales : la préfecture, les institutions religieuses?

 

Tandis que Sandra, Isabelle et Pascal analysent plus en détail les projets existants à Brévès, permettant de comprendre quel type de projets fonctionne, Jude et Soizic se penchent plus en détail sur les questions de construction, et toute l'équipe explore les lieux et tente d'en tirer une problématique fondamentale...

 

Le tableau  

 

Brévès est une petite ville de 90 000 habitants, située à 400 km de Belem. Située à l'embouchure de l'amazone, la ville est marquée par deux saisons, l'une plus pluvieuse que l'autre, la végétation est donc luxuriante, les paysages magnifiques, les orages de fin de journée somptueux…

En général, les services publics brésiliens sont très organisés, les professionnels hyper compétents, l’administration très lourde mais très rigoureuse. Une seule ombre au tableau, et pas des moindres: la corruption. Comme à de nombreux endroits, Marajo serait un petit paradis si l'économie locale, tournée vers le bois d'exportation, profitait réellement à la population, et si les détournements d'argent n'empêchaient pas les projets d'aboutir… Les conséquences sont rudes : le manque d’infrastructures à l’intérieur de l'île conduit tous les habitants à migrer vers la ville de Brévès. La ville croit énormément et a du mal à faire face à ces invasions. Son préfet ici n'a pas bonne réputation. Il est le décideur, et la ville est soumise à ses caprices.  

 

 

 

 

 

Nous avons donc commencé par explorer toutes ces zones "d'invasãon" (en portugais dans le texte). Notre démarche consiste dans un premier temps à se faire petite souris dans un lieu, à rencontrer les gens les plus humbles. 

  

 

 

 

Nous arpentons donc les quartiers, rentrant plus en profondeur dans certains d'entre eux, accompagnés de deux jeunes qui ont grandi ici… Les populations se sont installées en bordure de la petite ville, dans des zones bien marécageuses. Petite cabanes de bois sur pilotis... Un entrelas de pontons plus ou moins défectueux dessert chacune d'entre elles. Peu a peu, les habitants remblaient avec les copeaux et la sciure récupérés dans les énormes scieries exportant les bois tropicaux les meilleurs au monde.  La saison des pluies apporte son lot de pluies diluviennes dans ces marécages, et la marée, quotidiennement, inonde encore plus la zone. Les zones remblayées restent donc spongieuses et certaines d'entre elles difficilement praticables à certains moments. On assiste chaque jour à quelques dégringolades sur les pontons cassés…

 

 

 

 

 

 

Peu à peu, nous rencontrons des familles, rentrons dans leurs maisons, un dialogue s'instaure, maladroit mais sympathique et direct vu notre niveau de portugais…. Ces gens n'ont bien souvent que de maigres revenus, glanés par un petit travail par-ci par la. Difficile de trouver de quoi se nourrir, les gens étant en plus culturellement habitués à pêcher et à cueillir de l'assaï en tendant la main. Les enfants sont scolarisés, reçoivent des bourses d'études qui couvrent à peine la moitie des fournitures scolaires. Le problème de la santé est gravissime. La malaria ne touche que peu la ville, mais les cas de diarrhées, allergies, grippes, fièvres jaunes, hépatites, emportent beaucoup de gens, il y a même eu 2 cas de lèpres détectés la semaine dernière, sur une population de 1400 familles. Ce qui est énorme pour une maladie qui se détecte et se soigne très bien. 

 

Ce qui nous frappe tous d'abord est l'omniprésence, en plus ou moins grande quantité selon les heures, de cette eau très sale baignant les maisons, dans laquelle se mêlent ordures et déjections humaines… La présence de cette eau et le manque d'hygiène induisent évidemment tous ces problèmes de santé, et le thème de l'eau nous paraît être un axe de travail valable pour notre petite équipe réduite à son lot de techniciens. Sans compétences médicales nous pouvons intervenir sur la santé en améliorant l’espace environnant les maisons : comment assainir la zone extrêmement polluée dans laquelle les enfants pataugent quotidiennement?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous remarquons quelques initiatives existantes bien intéressantes : Les habitants s'organisent en corvée du samedi pour remblayer leurs terrains, certains, habitant déjà sur du "dur", récurent leurs fossés… Mais ces initiatives sont ponctuelles et ne sont pas coordonnées.  Les remblais créent des poches d'eau, les fossés non récurés empêchent l'eau de circuler. Et la marée ré-imbibe les sols … L'ensemble manque de cohérence. Nous étudions un petit bout de quartier plus en détail, réfléchissons à un petit projet pour l'assainir.

Nous avons rapidement une idée pour y parvenir. Pourquoi ne pas canaliser le petit bras de rivière qui traverse ce quartier et l'isoler de la rivière avec un barrage? De cette façon, la marée haute ne pénétrerait plus dans le quartier. Le niveau général du bras de rivière étant rabaissé, il est plus facile d'y assurer un écoulement des eaux de pluies et eaux usées en creusant tous les fossés avec une pente un peu plus forte… Et pour évacuer les eaux de pluies à marée haute, une pompe bien dimensionnée suffirait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Mais un tel projet ne pourrait pas fonctionner si les gens ne changent pas leurs habitudes en termes de toilettes. La présence aujourd'hui de la marée et de l'eau sous toutes les maisons  permet d'évacuer une petite partie des déchets et excréments dans l'amazone. Mais demain sans cette eau? Pour éviter une pollution des sols encore plus importante et l'effet contraire de ce que nous recherchons, il est essentiel de travailler sur le thème des toilettes et des ordures. Peut-être des toilettes sèches, vu la quantité de sciure de bois rejetée par les scieries?

  

 

 

 

 

 

 

L'idée est aussi, vu la démission des autorités dans ces quartiers périphériques, de motiver les habitants pour qu'ils prennent en main leur quartier, leurs conditions de vie, qu'ils assurent eux même l'entretien des ouvrages et fossés, la sécurité de la pompe et du barrage. Créer peut-être, grâce à un projet simple et commun, un esprit de communauté, qui apporterait plus de solidarité, de sécurité dans ces quartiers délaissés. C'est le travail qui demanderait le plus de patience… Un projet de plusieurs années.

C'est à ce stade que nous rencontrons les leaders. Nous ne souhaitions pas les voir dès le début car ils peuvent avoir un discours un peu orienté.

Nous organisons une petite réunion dont le but est de percevoir leurs sentiments sur leur quartier, de leur présenter le projet et de le confronter à leurs réactions quelle qu'elles soient. Le projet répond-il à une priorité? Quels problèmes sous-jacents allons nous rencontrer? Nous apprenons encore une fois qu'ici les projets "ne durent pas". Mais cela dépend beaucoup de l'état d'esprit dans lequel un projet est monté… A nous de jouer… Nous continuons nos recherches, écrivons un dossier, et pensons aller à la pêche aux subventions pour, lors d'un prochain voyage, tenter de mettre en place le projet…

 

 

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 15:10

Ce soir, lundi 6 août, nous nous envolons de Santiago du Chili pour Belèm, au nord du Brésil. Avec une demi douzaine de coéquipiers, nous nous dirigerons à Breves, sur l’île de Marajo, à l'embouchure de l'amazone.

 

 

L’objectif de ce court séjour d’un mois sur cette île est d’échanger avec les habitants de cette région et d’y établir un diagnostic des besoins de développement. L’idée est à terme de mettre en place une structure Bresilienne et une structure sœur Française.

Ce projet est motivé par une double constatation : les besoins de développement de beaucoup d’habitants de cette île, et la recherche de sens dans le travail de beaucoup de jeunes européens (dont nous, quelque part !). L’idée est de donner du sens au travail de jeunes européens à travers un projet de développement et d’échanges dans cette région.

Nous allons commencer le travail, découvrir la zone, apprendre, voir les manques, les points forts…

 

 

Afin d’avancer au mieux cette mission, l’équipe se veut pluri disciplinaire. Chacun avec sa spécialité aura un regard différent, et c’est sans doute une bonne méthode pour être efficace et se rendre compte des priorités et des influences d’une problématique majeure sur chacune des disciplines. Une équipe composée seulement de médecins s’intéresserait moins aux aspects architecturaux, de droits ou d’énergie…

 

 

En un mois, nous comptons rencontrer un maximum de personnes là bas afin de bien appréhender la zone et ses problématiques. Les axes de travail seraient : Droits de l’homme, Santé, éducation, habitat.

 

 

Nous avons rencontré Pascal, à l’origine de ce projet, au salon des solidarités 2006. Toute sa vie, Pascal s’est consacré au développement et à l’aide des plus pauvres, considérant que l’on a énormément à apprendre de ces gens là.  Au travers de l’association du Pain de vie, ils ont mis en place une école pour les enfants de la rue en Inde, des structures pour les enfants des lépreux en Afrique… Cette mission de diagnostic est à l’initiative d’amis habitants à Breves qui lui demandaient depuis plusieurs années si il pouvait organiser quelque chose…

Participeront également au projet Jude, étudiant en architecture, Maria, médecin, Isabelle qui travaille à l’UNSECO, Anaïs, urbaniste, Sandra, juriste…  Et nous 2, avec nos 6 mois d’expérience en Amérique latine au sein de différents projets de développement, entre études d’architecture, énergies renouvelable, coup de mains divers et compréhension des besoins et méthodes de certains projets…

 

 

Nous espérons être rejoint sur place par des locaux et d’autres personnes, et sommes plutôt impatient de quitter l'hiver chilien pour la côte Brésilienne !

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